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Sénégal: le leader de l’opposition accusé d’avoir violé une masseuse sous menace d’une arme

Accusé de viols sous la menace d’une arme par l’employée d’un salon de massage dakarois, le principal opposant à Macky Sall est sous le coup d’un placement en détention. Jeune Afrique a pu consulter la plainte formulée contre lui.
L’accusation cadre mal avec l’image de Robespierre qu’il avait cultivée jusque-là. Ancien inspecteur des impôts, entré en politique en 2014 avant de se distinguer en arrivant troisième à l’élection présidentielle de 2019, Ousmane Sonko passe pour un homme intransigeant, un lanceur d’alertes à l’affût des dérives – en particulier financières – du régime sénégalais. Les répercussions de cette affaire, qui pourraient lui coûter cher, seraient également susceptibles de reconfigurer le paysage de l’opposition du pays.

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Le 2 février, Adji S., une jeune femme âgée de 20 ans, a déposé plainte pour « viols et menaces de mort » devant le commandant de la brigade de recherches de la gendarmerie de Colobane, à Dakar. Dans sa ligne de mire, le fondateur du parti Pastef : Ousmane Sonko.

« Salon de massage »
Adji S. travaille dans un « salon de beauté » dakarois. Selon les médias sénégalais, il s’agirait en réalité d’un salon de massage. « M. Ousmane Sonko se présente régulièrement en qualité de client pour des séances de massage. Mais, à la fin, il exige toujours des faveurs sexuelles », dénonce-t-elle dans sa plainte.

Selon la jeune femme, ce scénario se serait reproduit à plusieurs reprises. La plaignante va jusqu’à affirmer que l’opposant sénégalais l’aurait menacée de « deux armes cachées sous une gaine, qu’il porte au niveau de la taille, avec lesquelles il [la] menace ».

« Diffamation et calomnie »
Selon un avocat ayant eu connaissance de cette plainte, « l’immunité du député Ousmane Sonko pourrait être levée facilement ». La même source rappelle que, selon l’article 52 du code de l’Assemblée nationale, si « aucun député ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi ou arrêté », un député peut l’être en revanche avec l’autorisation du Bureau de l’Assemblée nationale.

Or le Bureau en question est aujourd’hui sous le contrôle de la majorité présidentielle, laquelle ne porte pas Ousmane Sonko dans son cœur. Au cas où ce dernier ferait l’objet d’une accusation de viol, la peine encourue serait de dix à quinze ans d’emprisonnement. L’hypothèse d’un placement en détention provisoire pourrait alors sonner le glas de ses ambitions pour la présidentielle de 2024.

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« Aucun homme politique n’a jamais été autant diffamé, calomnié et persécuté en si peu de temps », a réagi Ousmane Sonko sur sa page Facebook. « Voici venue l’affaire des viols “répétitifs” sous la menace de deux pistolets, en présence de témoins et avec envoi préalable de SMS par le violeur pour annoncer son arrivée à sa victime. »

Avec Jeune Afrique

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