Nishamag

Sagbohan Danielou: ce que vous ignorez de l’homme-orchestre béninois

De son vrai nom Sagbohan Daniel, musulman, grand sympathisant du culte vaudou, musicien complet, il traverse les générations avec une musique qui ne prend aucune ride. Celui qui est connu comme l’un des génies vivants de la musique béninoise et africaine a commencé en tant que percussioniste.

Sagbohan, surnommé « l’homme-orchestre » a vite maîtrisé les instruments de musique. Il manie à la perfection les instruments de percussion. A 5 ans, il intègre le milieu vaudou et y est resté toujours attaché, chantant pour faire plaisir aux adeptes du culte des ancêtres. Le jeune homme qui était parti se faire former dans un centre céramique de Cotonou a changé de trajectoire après avoir rencontré des musiciens. Il laisse sa formation professionnelle pour la musique.  

Lire aussi: A Dakar, l’humouriste Eunice Zunon est en difficulté

L’un de ses premiers son, « Gbeto vivi » datant de 1975 marque un tournant décisif de sa carrière.Au fil du temps, l’homme né vers 1951 (70 ans) a su garder le cap. Il est arrivé à valoriser les sonorités du terroir. En revisitant la musique des couvents, du Fâ, il fait découvrir l’Afrique des dieux, du polythéisme. Sagbohan Danialou est dans une autre dimension de son art. Il est réclamé très souvent par les vaudous qui selon ses propres confidences « aiment » ses chansons. Comme il l’a dit dans une de ses interviews, les vaudous exigent que ce soit lui qui vienne chanter lors de certaines cérémonies. Il reconnaît tout de même n’être pas un initié encore moins un adepte.

Sa mort a été annoncé un nombre incalculable de fois. Nul ne sait qui sont les personnes ayant le vilain plaisir de diffuser une telle fausse information. A chaque fois, l’homme revient plus fort avec des démentis souvent par le biais de ses proches.

A 70 ans, Sagbohan Danialou ne semble pas prendre de l’âge. Il joue toujours avec vigueur et n’hésite pas à accompagner les jeunes artistes sur scène. Les featurings, il en fait avec les plus jeunes. A ses concerts, Sagbohan étonne toujours avec la qualité de voix et sa prestance.

Toujours vivant et fort, Saghohan Danialou a su s’imposer grâce à son calme, sa discrétion et sa sérénité. Ses fans du monde entier réclament que la République du Bénin décore cette légende de la musique africaine. « Je me sens déjà immortel » disait-il après un concert-hommage organisé par un groupe de jeunes béninois datant de septembre 2020.

Lire aussi: À Lomé, Edith Brou a « tapé poteau »

L’artiste a enregistré beaucoup de disques comme « Danialou et les astronautes » et « Orchestre de la B.C.B. & Danialou Sagbohan» en 1978. A part ses collaborations comme « « Danialou Sagbohan & Orchestre Poly-Rythmo, on note les mythiques albums à l’instar de « Danialou Sagbohan » puis « Sagbohan Daniel » portant son nom. Il y a aussi eu « Daniel Sagbohan & les Black Santiagos » en 2018.

Une carrière aussi remplie ne peut se passer de récompenses.  Artiste béninois de l’année, Meilleur artiste auteur-compositeur de l’année, Médaillé de la créativité par l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI), Sagbohan Danialou surnommé « Hagbé » a encore beaucoup à donner. Bien avant tout cela, il a reçu une distinction honorifique de l’Ordre du mérite béninois en 2000.

Son plus grand regret est de ne pas avoir un centre pour transmettre sa connaissance musicale. Malgré la pose de la pierre, le dossier est resté sans suite a-t-il avoué au cours d’une émission. Il estime que son envie était de former la relève mais visiblement cela ne plaît…

1 commentaire

Laisser un commentaire

Nishamag