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Crime crapuleux : une élève de 3e tuée en guise de sacrifice rituel

La petite YAO Grace Alexandra dite Ruth ou Rutho a été sacrifiée dans un rituel ignoble par une organisation se présentant sous la bannière de l’église catholique mais qui en réalité est une organisation secrète appelée ROSA MYSTICA. Elle a été tuée à coups de pilon et de chapelets.

Cette affaire d’une gravité et d’une rare cruauté, a commencé le jeudi 14 mai 2020 à ISSIA, à l’Ouest de la Cote d’ivoire. La dame Elise jusque-là amie de la dame YAO, mère de Ruth, propose par téléphone à cette dernière venue à Abidjan pour des soins, d’accompagner sa fille YAO V. dans un camp de prière à SAN-PEDRO pour la guérir de ses maux de ventre intempestifs. La mère C. Sarah épouse YAO accepte. Le père, l’adjudant de police YAO K. à la retraite, consulté, donne son accord. Elise est bien connue de la famille et y est considérée comme membre à part entière.

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Mais le jeudi 14 mai, sachant que les deux sœurs sont liées, leur mère propose à Dame Elise d’y aller avec la petite YAO Grace Alexandra pour que les deux sœurs soient ensemble.
Dès leur arrivée dans le camp de prière, la prêtresse principale, la dame F.A. qui se fait appeler incarnation de la vierge Marie, ou Maman Marie, s’exclame et félicite la dame Elise en disant : « Merci Elise, merci beaucoup de m’avoir envoyé ce beau cadeau la plus petite est formidable. » Désignant YAO Grace Alexandra qui est venue juste pour accompagner sa sœur. La dame Elise toute heureuse d’avoir été félicitée par sa patronne spirituelle, en informe la mère des enfants qui s’étonne et demande aussitôt : « Mais pourquoi dit-elle cela ? » et elle répond : « C’est certainement parce que RUTHO est jolie ».

Le jour même de leur arrivée, des prières intenses sont organisées et l’on déclarera de manière sentencieuse que Rutho est sorcière et qu’elle est à la base des problèmes de sa grande sœur. Rutho sera ainsi soumise avec sa soeur, à de la maltraitance physique, et des jeûnes insupportables leur seront imposés, dans l’intention de lui faire admettre son état de sorcière. L’instinct maternel de Dame YAO se met en branle. Elle multiplie les appels à Dame Elise qui ne faisait que la tranquilliser en lui promettant de rentrer avec les enfants le samedi ou le dimanche vu que le lundi 18 mai est la rentrée des classes dans les villes de l’intérieur de la Cote d’ivoire.

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Vendredi 15 Mai 2020. Les attentions se focalisent davantage sur RUTHO. Nourriture et eau lui sont refusées, la forçant à on-ne-sait quelle prière. La jeune fille de 16 ans commence à perdre ses forces. Quand la mère appelle sa fille pour avoir des informations, sous la menace de la secte, elle dit des choses approximatives à sa maman sans dire clairement ce qu’elle subissait.

Samedi 16 mai 2020.

Elle réussit à laisser entendre à sa mère de venir la chercher si elle ne veut pas qu’elle meurt. C’est la dernière fois qu’elle réussira à communiquer avec sa mère. Dame Elise appelle leur mère et lui fait entendre que Rutho est sorcière. Dame YAO refuse avec la dernière énergie et demande, supplie même pour que les enfants lui soient retournées. Mais la dame Elise, va promettre de faire venir le père des enfants à SAN-PEDRO. Elle ira jusqu’ à promettre de lui envoyer le transport pour qu’il vienne le lendemain dimanche. La mère des enfants accède à cette demande et lui promet de lui faire un dépôt de 10.000f dès le lendemain.

Le dimanche 17 mai, le père arrive à SAN-PEDRO à 12h dans le camp de prière de la secte ROSA MYSTICA qui se proclame de l’église catholique. Le père est accueilli et subira un bain « spirituel », qui s’impose, selon eux, à tous ceux qui entrent dans leur sanctuaire. Dame Elise refuse désormais de décrocher les appels de son amie, la mère des enfants. Mais Dame Yao reçoit un appel téléphonique anonyme où on lui demande de venir en urgence chercher ses enfants pour éviter que RUTHO soit sacrifiée. Prise de panique, elle cherche désespérément à contacter une personne sur les lieu pour aller récupérer ses enfants vu que la situation de confinement ne lui permettait pas de sortir d’Abidjan.

Une fois la personne contactée ils ont essayé désespérément d’avoir la localisation du lieu mais elle n’arrivait pas à l’avoir. Dame YAO tente de joindre son mari, impossible. Elle tente de joindre dame Elise, impossible. Son inquiétude est à son paroxysme. Plus tard, Elise rapporte à Mme Yao que son époux était injoignable parce que sur le lieu de la prière « on lui a demandé d’éteindre son téléphone parce qu’on voulait s’entretenir avec lui ».

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La secte décide d’évacuer le sanctuaire situé derrière le lycée classique, au lac PAVET, 2eme lavage, pour envoyer tout le monde chez la « grande prêtresse » qui se fait appeler Maman Marie. Son domicile est situé derrière le pont à péage et sert de second lieu de culte.
Elise est chargée de ramener le père au sanctuaire pour permettre aux autres de faire le travail. Le père YAO K. , attendra jusqu’ à 21h pour qu’on le ramène enfin au sanctuaire, le corps inerte de sa fille. Il ne comprend plus rien.

Les membres de la secte font un cercle autour du corps de la fille pour prier. Finalement, ils chassent le père sous prétexte que sa présence empêche la « résurrection » de sa fille. La dame Elise fera accompagner le père chez elle-même par son neveu sous prétexte qu’il doit savoir où il doit être logé et qu’il doit également manger un peu.
Retourné au domicile de la dame Elise, il sera informé le lundi 18 Mai que sa fille est morte et qu’ils n’ont pas pu la ressusciter. Ils profitent même de l’occasion pour lui demander sa pièce d’identité dans l’optique d’établir un faux certificat de décès. Ils iront jusqu’ à déposer le corps à la morgue en faisant croire à l’hôpital que le corps a été ramassé au bord de la route et que la défunte a été agressée par des bandits.

Contre toute attente, M. YAO leur donne sans hésiter sa pièce d’identité. La mère, informée seulement le mardi 19 mai 2020 du décès de sa fille, se fait accompagner en pleur par quelques personnes. Elle et la délégation arrivent à SAN-PEDRO à 17h, le lendemain de leur départ, le mercredi 20 mai 2020. Ils se rendent directement à la gendarmerie du quartier SEWEKE et y trouveront le père et la grande soeur de la défunte qui sont allés porter plainte, elle les trouve sous audition, l’affaire étant déjà confiée à MDL Chef T. F. qui entendra plus tard la mère.

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Le lendemain jeudi 21 mai, une troisième personne est arrêtée, la pharmacienne Mme G., présentée comme la grande patronne de la secte. Dès le mercredi 20 mai au soir, les parents de la victime sont pris d’assaut par les parents des personnes arrêtées pour venir leur demander pardon et les prier de retirer leur plainte pour éviter que leurs parents soient déférés. Ils reviendront le jeudi matin puis le jeudi soir, espérant parvenir à convaincre la famille endeuillée. Quelle audace !!

Après leur forfait, ils ramènent le corps de la fille à son père et font semblant de la ressusciter. Heureusement pour la justice et le droit, grâce à la clairvoyance de la sœur de Ruth et à l’insistance de la mère, ce qui devait être un crime parfait, n’a été qu’une succession de maladresses et de précipitation, d assoiffés de sang.

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